La vie n'est pas un droit de l'homme. Elle est précieuse et doit être préservée autant que faire se peut. Mais il y a des valeurs supérieures à la vie. L’honneur, le devoir, la liberté, la dignité, la loyauté, la justice, la solidarité etc… Et leur défense exige parfois que l’on meure pour elles. C’est ce que nous ont enseigné les résistants à la barbarie nazie durant la seconde guerre mondiale et bien d’autres avant eux. C’est le dissident Jan Patocka à Prague qui déclarait : "une vie qui n’est pas disposée à se sacrifier à son sens ne mérite pas d’être vécue". C’est ce que nous a rappellé le 23 mars 2018 le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui a choisi de prendre la place d’un otage, sachant sans doute que ces chances d’en ressortir vivant étaient réduites.
Des évènements comme celui-ci, dans un monde ou les brutes et les médiocres, pourvu qu’ils sachent manier la trahison et la flagornerie, sont projetés au sommet de la renommée, du pouvoir et de la richesse dans une société consommatrice, individualiste et léthargique qui ne propose qu’insouciance et loisirs pour le plus grand profit d’une élite mondialisée, nous rappelle que notre univers est inéluctablement tragique et la mort au bout. Toutes avancées politiques, sociales, économiques ne sont jamais définitives et il faut et faudra inlassablement combattre pour les défendre. Rien n’est jamais acquis. Tout est toujours à conquérir, parfois au prix du sang, parfois, et il faut sans relâche remonter sur le rocher.
Le sacrifice d'Arnaud Beltrame et de bien d'autres, nous dit que la vie n’a pas de prix, qu’il faut tout tenter pour la préserver, mais que parfois, pour garder des raisons de vivre, il faut être prêt à mourir pour elles.
Voir sur ce site un résumé de l'essai d'Alexandra Laigniel-Lavastine : " Prêt à mourir " en cliquant sur le titre.