- Et ben, j'vais te dire on n'est pas dans la merde et c'est pas près de s'arranger !
- Tu l'as déjà dit hier.
- Et ben hier c'était hier et aujourd'hui... c'est pareil.
- Tiens ! pour bien faire...
- Qu'es ce tu prends ?
- La même chose.
- Pour moi aussi.
- Pour bien faire, il faudrait : " un monde dans lequel le travail aurait gardé tout son sens ".
- Ouah ! un monde où le taf aurait garder tout son sens des fois tu dis d'ces trucs. Et puis, facile à dire !
- Sur. Pas facile mais essentiel. Regarde, depuis de nombreuses années on a préféré réduire le temps de travail et se procurer des avantages même s'il faut pour cela avoir un travail "déqualifié".
- Bof, moins bosser, c'est peut-être pas plus mal.
- Oui mais tu vois, aujourd'hui on n'exerce plus un métier, on a un emploi. Depuis longtemps les travailleurs... T'as remarqué dans le langage d’aujourd’hui, il n’y plus de travailleurs mais des salariés...
- Non, j'avais pas fait gaffe.
- ... les travaileurs ont été dépossédés de leur savoir-faire et ne maitrisent plus leur art. Les gens sont coincés dans une production automatisée où la satisfaction au travail a totalement disparue. Ils sont devenus des pions interchangeables.
- Putain ! Des fois, tu causes bien. Ça envoie du lourd.
- Ouais, mais c'est du lourd aussi pour les financiers qui possèdent les grandes entreprises C'est tout bénéfice pour eux . Bénéfice financier, tu penses, mais aussi avantage de pouvoir remplacer facilement un employé par un autre.
- Tu m'étonnes. Y s'gène !
- D'autant plus que dans de nombreux cas la machine tend à remplacer l'homme quans c'est pas l'homme qui devient une pièce de la machine. Tout cela génère du mal-être, de la précarité et fait vivre les individus dans la terreur de perdre leur emploi.
- Bon, ben avant qu'y te remplace, Marcel, tu nous remets la même chose.