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Espace : voyages. -  Le Chili, en route pour une nouvelle constitution

Le 11 septembre 1973, un coup d'Etat militaire renversait le gouvernement légalement élu, appuyé ou pour le moins approuvé par les Etats-Unis. Il s'en suivit une répression impitoyable faite d'enlèments, de tortures, d'exécutions, de disparitions d'opposants politiques. L'opinion et la presse intenationale se sont emparées de cette situation dénonçant ce qu'il est convenu d'appeler pudiquement "une atteinte aux droits de l'homme". Mais la répression politique et sa dénonciation ont caché une autre atteinte aux droits de l'homme, l'instauration d'un ordre économique que l'on qualifiera de néo-libéralisme s'inspirant des théories de Milton Friedmann et mis en place en grande partie par des économistes chiliens et état-uniens, les "Chicago-boys, du nom de l'université où Milton Friedmann enseignait. 

Tout laisse à penser que depuis de longue date le Chili avait été choisi pour servir de "laboratoire" à cette théorie qui devait par la suite inspirée des "leaders" politiques comme Donald Reagan ou Magaret Tatcher avant qu'elle s'étendent à la manière d'une pandémie.

L'idée germait depuis longtemps. En 1956, sous le patronage de l’Université de Chicago un accord fut signé avec l’Université catholique du Chili. Celui-ci permettait à des étudiants boursiers chiliens de poursuivre leurs études en économie à Chicago. La conséquence en fut la transformation de l’enseignement économique au Chili. Par la suite furent organisés des cours d’économie qui ont été spécialement conçus pour des dirigeants d’entreprises ou politiques. Tout ceci déboucha sur une proposition d'élaborer un programme économique. Un groupe commença la rédaction d’un "programme de développement économique", connu plus tard sous le nom de « El ladrillo » (la brique en français).

Ce programme qui avançait masquer sous couvert d'économie, consistait pour résumer à privatiser tous les services publics (santé, éducation, énergie, protection sociale, infrastrutures, ouverture sans restriction à la concurrence internationale etc...) est aussi une philosophie politique, qui a séduit de nombreux hommes politiques européens de droite comme de gauche avec heureusement des conséquences moins graves sur la vie des citoyens de nos pays.

En résumé, on a abandonné le peuple, sans aucune régulation, à la loi du marché au profit des forces économiques. La dictature a fini avec le départ de Pinochet en 1990. Mais la constitution qui livrait toute une partie de la population aux lois sauvages de l'économie a perduré jusqu'à nos jours. Après de longs mois de contestation, le 25 octobre 2020, 78 % des Chiliens ont répondu positivement au référendum proposant l'élaboration d'une nouvelle constitution. Une nouvelle Loi fondamentale était souhaitée profondément et depuis longtemps et sera élaborée dans les mois qui viennent. 

Le pays a donc choisi d'en finir avec avec le texte actuel qui avait été adopté en 1980 et qui a été le premier au monde à utiliser des mesures néolibérales qui ont provoqué d'énormes disparités socio-économiques à l’origine de la révolte initiée en octobre de l’an dernier.

Le référendum porte la promesse d'une nouvelle constitution. Mais quel sera son contenu ? Repondra-t-elle aux attentes de la contestation qui a amené à cette situation ? Comment et par qui sera-t-elle élaborée ? C'est ce que nous nous proposons de suivre dans les mois à venir. Ce sera également l'occasion de faire le cas échéant un retour sur l'histoire ce pays et de sa culture.

3 janvier 2023

Après le rejet par référendum d'une nouvelle constitution, les deux chambres se sont mises d'accord pour relancer le processus constitutionnel. Il sera crée un "Conseil constitutionnel", élu par un vote à la fin avril de cette année, composé de 50 personnes, 25 femmes et 25 hommes. Les peuples autochtones n'auront pas de sièges garantis, ce qui constitue une différence marquante avec l'ancien processus.

Préalablement le Parlement va désigner un comité "d'experts", des juristes spécialisés en droit constitutionnel, je suppose, chargé d'élaborer un avant-projet. L'organe élu chargé de finaliser le projet commencera de sièger fin mai et devra remettre un texte définitf pour fin octobre qui sera soumis à référendum le 26 novembre.

La volonté de changer la constitution héritée de la dictature militaire, pour permettre de réaliser des réformes sociales, est donc toujours intacte.

30 novembre 2022

Le président chilien, Gabriel Boric a reparlé de relancer l'écriture d'une nouvelle constitution mais a rejeté l’idée qu’un organe désigné à 100 % par le Congrès soit chargé de sa rédaction. Il a déclaré : « je pense qu’il est important que l’organe qui rédige la Constitution ait une légitimité aux yeux des Chiliens et des Chiliennes, et je pense que c’est une chose vertueuse, où il y a une représentation des peuples autochtones, où il y a un organe paritaire, où l’on peut discuter des mécanismes de participation des experts, ce qui est quelque chose de très apprécié par les citoyens et je pense que c’est important, mais je pense que l’élection (des constituants) est pertinente »

Il semble qu'il y ait au Chili un consensus pour un nouvelle constitution. Mais le texte sera, sans doute, d'autant mieux accepter que les rédacteurs du texte auront été élus en évitant biensûr les erreurs de la précédente expérience.

4 septembre 2022

Ce dimanche 4 septembre, les Chiliens votaient pour approuver ou rejeter la constitution sortie des travaux de l'Assemblée constituante élue, il y a un an. Ce texte devait remplacer l'actuelle constitution héritage de la dictature de Pinochet. Le rejet a été massif puisque 60% des électeurs ont voté contre. Il faut dire que le texte avait été "diabolisé" par une classe dirigeante qui possède les grands moyens de communication (presse écrite, chaine de radio et de télévisions). D'autres raisons également sont surement venu jouer. Le texte était très engagé dans l'écologie, le droit de femmes et des peuples autotochnes. Influencé par une Eglise catholique conservatrice, l'inscription dans la constitution du droit à l'avortement (le Chili aurait été le premier pays au monde à le faire) a sans doute participé à ce vote contre le texte. Par ailleurs, des articles de la constitution reconnaissaient aux peuples originaires un statut qui faisait du Chili non pas un pays multiculturel mais multinational. Une grande partie de l'opinion publique chilienne était surement en désaccord avec cette organisations des pouvoirs publics.

Mais tout n'est pas terminé pour autant. Le président Boric a jugé que le principe, d'une nouvelle constitution, approuvé à presque 80% par référendum en 2020 constituait un rejet total du texte actuel. Il a promis qu'un autre processus constitutionnel serait mis en place dans les mois qui suivent pour mettre promouvoir les réformes dont la pays a besoin pour aller vers plus de justice sociale.

Ce 4 septembre, les Chiliens ont surement eu peur du changement qu'ils avaient eux-mêmes mis en route.

14 juin 2022

On en connait un peu plus du texte de la nouvelle constitution. Elle éviterait le jargon juridique et parlerait des "choses" de la vie en rappelant par exemple que tout le monde a droit à un « régime alimentaire complet et culturellement adapté », ou au « sport et à l’activité physique ».

La constitution propose un Etat décentralisé avec des régions ayant un pouvoir fort. Au niveau fédéral est institué deux chambres dont l'une représenterait les régions et un président mais avec semble-t-il des pouvoirs limités.

Des articles prévoient également des initiatives citoyennes aux niveaux national, régional et local par le biais de pétitions. Un référendum sera organisé si 3 % de la population propose une loi, mais également au cas où 5 % de la population demande qu’une loi soit rejetée. 

On trouve jusqu'ici que des mesures connues dans différentes constitutions. Sans doute plus "révolutionnaire" est l'obligation pour les assemblées de présenter une parité homme/femme. Et puis également la Constitution affirme que « la nature a le droit d’être respectée et protégée ». Il est aussi inscrit que la violence fondée sur le genre doit être éradiquée.

29 mai 2022

Des négociations ardues. 

Dix mois de travail. 

499 articles.

Les trois commissions techniques chargées d’harmoniser le texte et de prévoir les étapes de la transition vers une nouvelle constitution ont reçu le résultat du travail de la Convention constitutionnelle. La remise du texte, s’est déroulée dans les ruines de ruinashuanchacaHuanchaca dans le désert d’Atacama, ce lundi.

Marнa Elisa Quinteros la présidente de l’Assemblée constituante, a déclaré à cette occasion : « Dans ce texte, se concrétise une nouvelle façon de vivre ensemble. Une nouvelle façon de comprendre la vie dans notre pays, où toutes et tous peuvent se sentir protégés. Avec ces normes et ces articles, nous commençons а construire un Chili plus juste, avec des droits а l’éducation, au logement, au travail, а la sécurité sociale». Le texte propose également la reconnaissance des peuples autochtones et de leur autonomie et fait du Chili « un Etat social et démocratique de droit. […] plurinational, interculturel et écologique ». 

Marнa Elisa Quinteros parle « d’amples consensus ». Mais ce consensus se traduira-il dans les urnes. Un sondage récent donne 46 % de « non » au nouveau texte contre 38 % d’approbation.

20 mai 2022

Au départ l'élaboration d'une nouvelle constitution pour remplacer celle de 1980 fut approuvée par 79 % de la population. Il semblerait qu'aujourd'hui les partisans de l'« Apruebo » d'après des enquêtes d’opinion, n'auraient plus  qu'une marge de manoeuvre étroite. Un sondage récent affirmait que 59 % des personnes interrogées envisagaient de ne pas ratifier la proposition de nouvelle constitution actuellemment rédigée par la Convention Constituante de 155 membres élus par suffrage universel. Certains préfèreraient un nouveau texte issu d’un groupe d’experts. La droite chilienne n'appécie sans doute pas l'approbation par l'Assemblée du droit des peuples originaires à leurs terres ancestrales et aux ressources qui s’y trouvent. 

La Convention n'a plus que quelques semaines pour mettre en place le nouveau texte qui doit être ratifié par le Congrès en juillet.  Il sera ensuite soumis à référendum le 4 septembre 2022. On devine que la campagne pour l'approbation ou le rejet sera extrêmement rude, d'autant plus que la presse est majoritairement aux mains des forces de droites opposées au procesus d'élaboration d'une nouvelle constitution. De tout cela émergera-t-il un nouveau Chili. Le peuple chilien a son avenir entre ses mains.

18 décembre 2021

Ce dimanche 18 décembre 2021, Gabriel Boric a été élu président du Chili avec 56% des voix. Il a battu Jose Antonio Kast, soutenu par la droite et grand admirateur d'Augusto Pinochet. Bien que de seulement 55% des inscrits, la participation a été la plus importante depuis 2012.

Le président élu a déclaré vouloir "plus de droits sociaux tout en restant fiscalement responsable". Au Chili, la classe moyenne est particulièrement endettée par les dépenses d'éducation, de santé et de retraite privée. Il a prédit que "si le Chili a été le berceau du néo-libéralisme, il sera son tombeau". 

Gabriel Boric est l'héritier de soulèvement populaire de 2019. Son élection est une bonne nouvelle pour ceux qui espèrent dans la nouvelle constitution qui devrait sortir des travaux de l'assemblée constituante.

 

11 septembre 2021

Attention un 11 septembre peut en cacher un autre.

Ce 11 septembre 2021 on commémorait le 48e anniverssaire du coup d'Etat de 1973 qui mis fin au gouvernement élu démocratiquement du président Salvador Allende et instaura une dictature militaire et un système économique particulièrement injuste, avec l'appui du gouvernement des Etats-Unis.

En ce moment, le Chili est en train d'écrire une nouvelle constitution pour remplacer celle issue de cette dictature.

4 juilllet 2021

Ce 4 juillet, la convention constitutionnelle a commencé à sièger. Elle aura 365 jours pour rédiger un nouveau texte constitutionnel. Elle a élu à sa présdence une femme Mapuche. Doublement symbolique, une femme et issue d'un peuple qui historiquement se bat pour ses terres dans cette région de l'Araucanie.Lors de sa prise de fonction, elle a déclaré que cette assamblée "tranformera le Chili en un pays plurinational, interculturel".

16 mai 2021 - Y'a du changement dans l'air

Samedi 15 et dimanche 16 juin, le Chili votait pour élire ses représentants à l'Assemblée constituante. La coalition des partis de gauche a obtenu 33% des votants, la droite 21% et les listes indépendantes, c'est à dire issues de la "société civile" environ 46%.

Il y avait 155 sièges en jeu. Un rapide calcul donne environ : 53 sièges pour la gauche (25 pour "Apruebo" parti de centre gauche et 28 pour "Frente Amplio" coalition, socialo-écolo-communiste), 37 pour la droite et 48 pour les indépendants. Les 17 restants revenant d'office aux représentants des "peuples originaires".

Tout d'abord, la droite, hostile au processus d'élaboraton d'une nouvelle constitution, n'aura pas comme on pouvait le redouter une minorité de blocage. La force électorale des indépendants est beaucoup plus importante que ce que tous les observateurs imaginaient. Un énorme succès qui traduit un rejet des partis politiques traditionnels. Un rejet que l'on constate aujourd'hui au Chili mais dans de nombreuses démocraties de par le monde.

On peut regretter une participation assez faible en partie due à la pandémie qui avait obligé le Chili à reporter les dates du scrutin même s'il s'agit également d'une tendance observable dans d'autres pays. Malgré cela, la participation est en augmentation par rapport à la dernière élection présidentielle.

Le processus qui se met en place promet le changement de la société chilienne. Mais l'ampleur de la victoire innatendue de la "société civile" nous dit que le Chili a déjà changé. La nouvelle Assemblée va devoir se mettre au travail et aura un an pour donner sa copie.

18 avril 2021

Une vidéo sortie sur la nouvelle chaine "BLAST Tv" que l'on peut retrouver sur "youtube" et qui a pour titre "Chili : le peuple arracha sa constituante". On y traite bien sur du processus constitutionnel en cours dont nous parlons sur cette page mais retrace également une partie de l'histoire du Chili et des évènements plus récents qui ont amené à la suite actuelle. 

L'information est très claire et éclaire sur ce que vit le Chili aujurd'hui mais aussi sur l'organisation sociale qui depuis de nombreuse années pointe à l'horizon.

Cliquez sur la vignette ci-dessous pour y accèder

blastchili

Chili : le peuple arrache sa constituante

Quelques chiffres

Ce 11 avril 2021, (scrutin repoussé au 16 mai prochain, covid oblige) en même temps que les maires et les gouverneurs, les Chiliens retourneront aux urnes pour l'élection des 155 membres de la "Convention constituante"  chargée de rédiger la nouvelle constitution. 

Plus de 3.000 personnes se sont portées candidates. 2.226 candidats indépendants et plus de 900 membres de partis politiques se sont inscrits pour cette élection. La coalition de droite a présenté une seule liste et la de gauche cinq. Les candidats indépendants devaient réunir 500 parrainages pour pouvoir s'inscrire. Parmi les candidats indépendants, 185 sont des représentants des communautés amérindiennes, pour lesquels 17 sièges ont été réservés. 

En marge

lesbatardesSorti en 2016 sous le titre de "Quiltras" qui signifie dans le language Mapuche "chiennes des rues", l'ouvrage vient d'être publié en français au mois de mars 2021 aux éditions Quidam. "Les batardes" pour le titre français.

arelisuribeL'auteure Alvaro Uribe est Chilienne. Elle est journaliste, écrivaine et Directrice de communication de "l'Observatoire contre le harcèlement de rue".

Le livre n'a en lui-même rien à voir avec la réforme constitutionnelle. Mais il nous intéresse dans la mesure où il nous éclaire sur les mouvements sociaux qui ont conduit à ce processus aussi bien que sur les impasses de la société chilienne et ses criantes inégalités. Il fait resortir un présent bien réel.

3 mars 2021

Felipe Pino Cifuentes est étudiant en anthropologie. Il participe en octobre 2019 à la contestation sociale, qui remet en cause le système qui confie quasiment aux seuls acteurs privés la gestion des services publics, et qui va déboucher sur l’organisation du référendum du 25 octobre 2020. Il prend également parti pour la reconnaissance en fait et en droit de la diversité sexuelle et de genre des individus. 

Il vient de se déclarer candidat pour l’élection des membres de l’Assemblée Constituante qui doit se tenir en avril 2021, espérant ainsi influencer sur la rédaction de la future constitution dans le sens de cette reconnaissance.

Voilà encore un sujet qui émerge et qui fera à n’en pas douter débat. Par la diversité des points qui vont être abordés le Chili est en train de vivre un grand moment de son histoire.

En marge

Pour qui s'intéresse à l'histoire récente du continent sud américain, les noms de Mercedes Sosa, Violetta Parra, Atahualpa Yupanqui ou Victor Jarra ne sont pas inconnus. Ils font partis des artistes qui ont été à l'origine de ce que l'on désignera comme la "Nueva cancion"cliquez pour consulter l'article de ce site et qui dans les années de 1960 à 1980 ont accompagnés les contestations sociales en Amérique du sud.

Sans doute moins marquées politiquement, Mon Laferte et Anita Tijoux, se sont engagées en 2020 aux cotés des manifestants réclamant entre autres une nouvelle constitution.

Nous vous proposons de les découvrir, si ce n'est déjà fait.

 

 

Norma Monserrat Bustamante Laferte, née le à Vina del mar (Chili) le 2 mai 1983. Elle se produit sous le nom de Mon Laferte. Elle est artiste compositrice.
Elle commence à se produire dans des bars et des petites salles de sa ville natale et de Valparaiso. Elle sort un premier album en 2011 avant d'entreprendre une tournée dans plusieurs pays d'Amérique du sud entre 2011 et 2012.

Voilà deux de ses principaux succès :

Tu falta de querrer

Amarrame

Ana Maria Merino Tijoux, connu sous le nom de scène de Anita Tijoux, est née le 12 juin 1977 à Lille, de parents exiliens chiliens après le coup d'Etat de 1973. Elle retourne au Chili en 1983.

Un de ses titres à découvrir :

Anti patriarca

15 janvier 2021 - Nouvelle constitution, c'est parti !

Un scrutin sera organisé, le 11 avril 2021, pour élire les 155 membres chargés de rédiger la nouvelle constitution comme prévu par le référendum du 25 octobre dernier. Cette assemblée sera composée de 50% de femmes et 50% d'hommes.

Dans ce nouveau cadre constitutionnel, un groupement de journalistes réclame des mesures pour assurer le pluralisme de l'information. 

La constitution actuelle, soumise aux intérêts privés, laisse l'espace médiatique, entièrement privatisé durant la dictature, sous à la domination de la loi économique des marchés. En son temps, il avait été crée par le gouvernement de l'époque quelques périodiques publics pour diffuser la pensée officielle du régime. Avec le retour de la démocratie et de la coalition de gauche la situation ne s'améliora pas pour autant. Les financements de l'Etat s'arrèterent laissant le peu de médias publics face à la concurrence acharnée des groupes privés.

Dans Nouveaux Espaces LatinosAssociation créee en 1984, traitant de l'actualité politique et culturelle du continent sud-américainAndrés KOGAN VALDERRAMA, écrit : "Les effets de ce regard dépolitisé et commercial de la communication ont entrainés la disparition d’une bonne partie des médias critiques de la dictature (Apsi, Análisis, Hoy, Cauce, Fortín Mapocho, La Época, Bicicleta) et le début d’un champ de communication stratégique, impulsé par Enrique Correa (Imaginaccion), Pilar et María de la Luz Velasco (Extend) et le même Tironi, qui ont conseillés les grands groupes économiques du pays et nettoyé leur image. Actuellement, la concentration économique des médias d’information est à son paroxysme. Le duopole formé par les groupes Mercurio SAP et COPESA rassemble 82 % des lecteurs et 84 % de la publicité pour la presse écrite. Pour ce qui est de la radio et de la télévision, quatre conglomérats se partagent aussi le marché (Grupo Prisa, Grupo Luksic, Grupo Bethia et Grupo Dial)."

Différentes organisations journalistiques, dans le cadre de la nouvelle constitution, demandent des mesures pour lutter contre la concentration des organes de la presse ecrite ou télévisuelle et promouvoir un meilleur pluralisme. Il souhaite également une télévision publique qui fasse une plus grande place à l'éducation et à la culture. Un des éléments à prendre en compte, pour assurer tout cela, serait une répartition plus juste des dépenses de publicité de l'Etat.

Voilà du travail pour la nouvelle assemblée constituante.

18 novembre 2020 - Le droit à l'eau

"Le vicaire apostolique d’Aysén, Mgr Luis Infanti de la Mora vient de déclarer : "Le droit à l’eau doit être inclus dans la nouvelle Constitution".

Concernant l’importance d’inclure les droits sur l’eau dans la nouvelle Constitution, le vicaire apostolique a précisé que «dans le monde entier, la propriété de l’eau appartient à l’État et la gestion et la distribution sont confiées à des entreprises privées, des communautés, des municipalités ou des partenariats mixtes public-privé. » Au Chili, cependant, 82 % des propriétaires d’eau sont des sociétés multinationales. « Il y a toujours un problème ! Cette Constitution du Chili, qui accorde la propriété privée de l’eau à ceux qui ont le pouvoir de l’acheter, a favorisé la privatisation de la plupart des droits sur l’eau dans notre pays par des sociétés multinationales. Pas même Chiliennes.», s’est insurgé Mgr Infanti.

Après la grande controverse sur les barrages qui devaient être installés à Aysén, l’évêque précise que certains voulaient changer la loi du Code de l’eau, rédigé en 1981, mais qu’il n’y a pas eu de progrès précisément « parce qu’il y a de forts lobbies des entreprises forestières, minières et agricoles, de grandes entreprises dans le pays, qui font pression pour que la situation actuelle ne change pas. »

Source (si je peux dire) : revue "Nouveaux Epaces Latinos" - cliquez sur le lien pour consulter l'article complet.

La nouvelle "Constituante"

Avec la question du changement ou non de la loi fondamentale, une seconde question était soumise à référendum. Il s'agissait de la mise en place d'un organe chargé de la rédacton de la nouvelle constitution. Le choix portait sur l'établissement d'une "Convention mixte", composée pour moitié de citoyens élus et pour moitié de parlementaires déjà en place ou d'une "Assemblée constituante" composée uniquement de citoyens élus spécialement à cet effet. C'est cette seconde possibilité qui l'a emporté à la majorité de 79%.

Cette assemblée sera constituée de 155 députés. Ils seront à parité, avec 50 % de femmes et 50% d'hommes. Le nombre pourrait éventuellement être porté à 181 participants pour permettre aux réprésentants des peuples originaires d'y sièger.

L'assemblée devra remettre le résultat de ces travaux sous une année. Le texte qui en sortira sera soumis à référendum au cours de l'année 2022.