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Airdutemps 

 

Le temps qu'il fait -  Remettez nous la même chose

C'est vrai que c'est plus compliqué que ça. Mais parfois certains s'ingénient aussi à compliquer les choses simples pour montrer leur prétendu savoir ou pour cacher ce qu'ils ne veulent pas que l'on découvre et ainsi asseoir leur pouvoir. Sans doute faut-il aller plus loin que le bon sens populaire et ne pas hésiter à entreprendre une réflexion plus savante mais sans perdre de vue le bon sens. Il faut toujours faire le pari de l'intelligence même si ce n'est pas gagné d'avance. 

Autour d'un verre tout s'éclairci à condition de consommer avec modération, évidemment. L'abus d'alcool peut être dangereux mais moins que la connerie.

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Abstention - 22/9/2021

- Et ben, j'vais t'dire, on n'est pas dans la merde et c'est pas près de s'arranger !

- Tu l'as déjà dit hier.

- Et ben hier c'était hier et aujourd'hui... c'est pareil. Tiens, t'as lu le canard d’aujourd’hui ?---

- Non, je lis très peu le journal.

- Eh ben, y disent, c’est écrit là qu’on arrive pas à trouver du personnel. Y a plein d’offre d’emploi. Y a des chômeurs et pourtant y a du boulot. Merde !

- C’est peut-être pas si simple.

- Pas si simple, mon cul. On est entouré d’une bande de fainéants qui veulent pas bosser. C’est tout !

- Il y a des offres d’emplois non pourvus, c’est vrai. Mais les conditions de travail et les salaires peuvent rebuter. Et puis, c’est aussi une question de qualification. Si tu es comptable, tu peux toujours mettre en rayon dans un supermarché mais tu vas pas faire plombier, par exemple. Tu vas pas non plus accepter un boulot à des dizaines et des dizaines de kilomètres de chez toi. Il y a le déplacement, la fatigue, la vie familiale et le prix de l’essence. Tout ça rentre dans la balance. Aujourd’hui les gens privilégient la qualité de la vie.

- Tout ça c’est des beaux discours. Mais tu m’enlèveras pas de l’idée qu’y préfèrent rien foutre. De mon temps….

- Dans un sens t’as pas tort. On assiste aujourd’hui à un refus du travail. Tu vois, je rapprocherai cela de l’abstention de plus en plus forte aux élections. Les gens en ont marre du système et bien pour le travail c’est pareil. Les employeurs sont face à une forme d’abstention. On vit une insurrection citoyenne en quelque sorte. Avant, de ton temps comme tu dis, quand on était mécontent, on faisait grève. Aujourd’hui, les grèves ça ne marche plus tellement et puis les syndicats sont un peu déconsidérés comme les partis politiques. On considère qu’ils appartiennent au système où qu’ils en sont les complices. Avant, on faisait des révolutions. Ça n’a jamais produit rien de bon. Maintenant, on s’abstient de voter et de travailler. Beaucoup de gens font des études et diplômes refusent les postes souvent bien payés auxquels ils étaient destinés pour une vie plus frugale mais plus épanouissantes. C’est une façon de résister. Ça part d’une forme d’impuissance devant des forces supérieurs mais ça peut devenir à son tour une force.

- C’est pas bien clair ce que tu racontes. Et puis tu sais moi ce que j’en dis. J’ai fait mon temps et je cherche plus de boulot.

- Bon, il va falloir que j’y aille.

- Tu bois rien ? T’as bien le temps. Appelles Marcel qu’y nous remette ça… avant que lui aussi y s’abstienne.

Voir aussi l'article de ce site : "Elections : pièges à cons ???"

Tri sélectif

- Et ben, j'vais t'dire, on n'est pas dans la merde et c'est pas près de s'arranger !

- Tu l'as déjà dit hier.

- Et ben hier c'était hier et aujourd'hui... c'est pareil. Tiens, t'as vu notre ancien député. Machin, là. Ah ! Comment qu'y s'appelle ?

- Je sais pas.

- Mais si. Tu sais....

- Je te dis que je ne me souviens pas.

- Enfin, tu vois...

- Non, je vois pas. D'ailleurs, je pense que je ne l'ai jamais vu.

- Tu l'as jamais vu ? Ben, au moins une fois sur le marché pour la campagne électorale.

- Je vais jamais au marché.

- Là t'as tort. On y trouve de bons produits. pas chers, de qualité. Et en plus des produits locaux.

- Bien, Monsieur. C'est pour me parler du marché que...

- Non ! Ben battu aux dernières législatives, on le r'trouve aujourd'hui au conseil départemental. Y en a qu'ont le chic pour se recaser.

- Si, il a retrouvé un boulot c'est qu'il a du traverser la rue.

- Quoi...

- Non rien. Tu vois, pas tous, mais certains hommes politiques, c'est comme ce que l'on jette, on les recycle. Des fois, je me demande si là aussi, on ne devrait pas faire du tri sélectif.

- Et tu sais quel est son job.

- Non, mais tu vas me le dire.

- Eh, ben mon vieux, il est vice-président des routes, des batiments, des pistes cyclables, des mobilités, du numérique et... tiens toi bien... des anciens cobattants. Tu trouves pas que ça fait beaucoup.

- Bof ! Toi quand tu picolles pafois tu fais bien des sacrés mélanges. Non !

- Ouais, mais le lendemain, j'te dis pas.

- Oh, t'as pas besoin de me le dire. Et, ben, là c'est pareil.

- Pour ça faut vraiment un président et un vice-président ?

- Non, mais dis toi bien qu'il n'y a pas un président et un vice-président parce qu'il ya des besoins. On crée des besoins parce qu'il y a un président et un vice-président.

- Alors, c'est comme moi. J'picole pas parce que j'ai acheté de l'alcool. J'achète de l'alcool parce que je picole. Ou le contraire, je sais plus.

- Ouais, comme tu veux.

- Bon, de toute façon, Marcel, tu nous remets la même chose.

*Toute ressamblance avec des personnes existantes est complètement fait exprès

Le sens du travail

- Et ben, j'vais te dire on n'est pas dans la merde et c'est pas près de s'arranger !

- Tu l'as déjà dit hier.

- Et ben hier c'était hier et aujourd'hui... c'est pareil.

- Tiens ! pour bien faire...

- Qu'es ce tu prends ?

- La même chose.

- Pour moi aussi.

- Pour bien faire, il faudrait bâtir : "un monde dans lequel le travail aurait gardé tout son sens".

- Ouah ! un monde où le taf aurait garder tout son sens des fois tu dis d'ces trucs. Et puis, facile à dire !

- Sur. Pas facile mais essentiel. Regarde, depuis de nombreuses années on a préféré réduire le temps de travail et se procurer des avantages même s'il faut pour cela avoir un travail "déqualifié".

- Bof, moins bosser, c'est peut-être pas plus mal.

- Oui mais tu vois, aujourd'hui on n'exerce plus un métier, on a un emploi.  Depuis longtemps les travailleurs... T'as remarqué dans le langage d’aujourd’hui, il n’y plus de travailleurs mais des salariés...

- Non, j'avais pas fait gaffe.

- ... les travaileurs ont été dépossédés de leur savoir-faire et ne maitrisent plus leur art. Les gens sont coincés dans une production automatisée où la satisfaction au travail a totalement disparue. Ils sont devenus des pions interchangeables.

- Putain ! Ca envoie du lourd. 

- Ouais, mais c'est du lourd aussi pour les financiers qui possèdent les grandes entreprises C'est tout bénéfice pour eux . Bénéfice financier, tu penses, mais aussi avantage de pouvoir remplacer facilement un employé par un autre.

- Tu m'étonnes. Y s'gène !

- D'autant plus que dans de nombreux cas la machine tend à remplacer l'homme. Tout cela génère de la précarité et fait vivre les individus dans la terreur de perdre leur emploi.

- Bon, ben avant qu'y te remplace, Marcel, tu nous remets la même chose.