Opinions - Notre Dame, priez pour nous
Le sauvetage de Notre Dame a suscité de nombreux dons jamais atteint. Ces dons ont choqués certains. Pourquoi autant pour la pierre et si peu pour les humains alors qu'il y a tant de misère et de plus en plus de précarité.
Je n'ai pas envie de rentrer dans la polémique. Mais Notre Dame c'est quand même notre patrimoine, notre histoire commune et cela compte aussi et puis quelque soit le prix une fois que l'on aura terminé les travaux la dépense s'arretera. Assister les miséreux cela ne s'arrète jamais. Les deux choses ne sont pas d'une nature identique. Vous trouvez peut-être ces propos choquants.
Prenons un exemple. Si j'ai un ami dont le toit de sa maison s'écroule et que faute de moyen financier il ne puisse le reconstruire. La dépense est, supposons, de 300, 400, 500 000 euros. Admettons que je les ai, je lui les prête ou encore mieux, je lui les donne. Une fois le toit terminé la dépense cessera. Imaginons maintenant qu'il n'ai pas d'argent pour manger et subvenir à ses besoins les plus primaires. Je lui donne tous les jours de l'argent pour vivre. Compte tenu de mes moyens financiers, cela peut durer plusieurs années mais à un moment cela va s'arreter car je n'aurai plus d'argent. Conclusion au lieu d'avoir un pauvre, nous serons deux.
Conclusion : assister les pauvres c'est créer de la pauvreté ! C'est cynique mais c'est la réalité.
Alors il ne faut rien faire ? Faut-il se contenter de regarder la misère des autres et de temps en temps leur jeter quelques miettes du gateau. Surement pas !
D'abord prenons soin de distinguer solidarité et assistanat. Sans doute me répliquera-t-on que voilà une subtilité dont celui qui manque de tout n'aura que faire. Mais pourtant cela a un sens et des conséquences.
La solidarité, c'est la mise en place de toutes les institutions comme la sécurité sociale, le système de retraite, l'assurance chomage. C'est la santé et l'éducation pour tous, la mise à disposition de biens primaires gratuits ou à des prix accessibles comme l'eau, l'électricité, le chauffage, le logment voir même aujourd'hui l'accès à internet. L'assistanat, c'est autre chose. C'est prendre en charge de manière continue des individus, c'est finalement mettre en place une mendicité institutionnalisée. C'est vicieux et inéfficace. C'est ruineux pour tout le monde. D'ailleurs depuis des décennies que l'Etat dépense pour aider les pauvres, il y a toujours autant de pauvres voir peut-être même de plus en plus.
Alors, il faut que chacun ait les moyens de vivre par ses propres ressources. J'ai envie de citer le proverbe trop souvent mis à toutes les sauces "si tu donnes un poisson à un homme tu le nourris une fois, si tu lui apprends à pécher il se nourrira toute sa vie". Cela suppose avoir une source de revenus, c'est à dire un travail. Il faut donc plus de travail. Plus de travail comme l'a dit Emmanuel Macron. Oui, mais plus de travail ce n'est pas faire travailler plus d'heures ceux qui travaillent déjà en allongeant l'age de départ à la retraite ou en augmentant les heures hebdommadaires de travail. C'est donner un travail à ceux qui n'en n'ont pas. Si tous les chomeurs avaient un emploi par la force des choses, il y aurait bien plus de travail produit.
Et puis il y a aussi ceux qui ont un emploi et qui parfois n'arrivent pas à en vivre.
Alors, il serait judicieux non pas supprimer mais de fortement diminuer les contrats à durée déterminé car avec un "cdd" on ne peut penser l'avenir. Un travail précaire, c'est une vie précaire. On ne peut acquérir un logement ou simplement faire des projets.
Il serait souhaitable aussi de diminuer le travail à temps partiel car le travail à temps partiel, c'est par conséquence un revenu partiel. Or ce sont généralement ceux qui sont dans les emplois les moins bien rémunérés qui sont souvent à temps partiel. Le temps partiel peut aussi être intéressant et nécéssaire aussi bien pour les employeurs que pour certains salariés. Mais il ne faut pas confondre le temps partiel choisi et le temps partiel subi.
Or souvent "cdd", temps partiel, faible revenu se conjuguent. Dans tous les cas, c'est là que l'on trouve ceux que l'on nomme les "travaileurs pauvres" avec des difficultés à louer un logement, à accèder à certains biens voir à se nourrir.
Et puis, en règle général, il faudrait revoir non pas forcément la fiscalité comme on en parle aujourd'hui, même s'il faut la rendre plus équitable mais la part qui revient au travail et la part qui va au capital. Les salaires du personnel trop souvent dans les entreprises sont devenus une variable d'ajustement qu'il faut bloquer voir faire régresser pour comme ils disent "créer de la valeur pour les actionnaires".
Par ces moyens, briser le cercle vicieux de l'assistanat, c'est redonner aux individus de l'autonomie c'est à dire de la liberté et de la dignité.
Richard Jean Pierre.